ESTHÉTIQUE DU PÔLE NORD

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ESTHÉTIQUE DU PÔLE NORD

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Description

Dans le champ où, enfant, il plantait des pommes de terre avec son père peu bavard, Michel Onfray lui, demanda où il se rendrait si, d’aventure, il devait élire une destination idéale et s’entendit répondre : « Au pôle Nord ». Trente-cinq ans : plus tard, le fils devenu philosophe réalise le rêve de ce père et part avec lui au-delà du cercle polaire, pour fêter ses 80 ans… (extrait de la 4° de couverture).

Le père, ancien ouvrier agricole, n’avait jamais quitté son village natal. Le fils voue au père une profonde tendresse, une grande reconnaissance pour lui avoir permis, au prix de grands sacrifices, de devenir ce qu’il est aujourd’hui, un essayiste, philosophe de l’hédonisme. Des pages ont été écrites pour conter ce voyage en Terre de Baffin, devenues livre, salué dans les critiques qui nous sont parvenues, mais écrites par des gens ayant une connaissance approximative ou nulle de l’Arctique canadien, et encore moins de Qikiqtarjuaq et sa région (= la grande île alias Broughton Island), le Quikitarjkack de l’auteur. Un livre « visionnaire » selon un homme pratiquant le dithyrambe, surtout quand il s’agit de lui, dont nous tairons le nom, qui se révèle LA référence unique de l’auteur, auquel il emprunte des renseignements, rapportés avec quelques inexactitudes.

Livre quelque peu décevant car Onfray se complaît souvent dans les mots, les énumérations, en début d’ouvrage surtout, connaît parfois mal ce qu’il rapporte, rappelle des lieux communs, des statistiques déjà publiés maintes fois. La lecture révèle que père et fils étaient accompagnés d’un ami photographe : le germe du livre existait donc avant le départ, l’intimité est rompue, du moins factice ou faussée.

Ne pouvant être omniscient, le philosophe commet de nombreuses erreurs dans des domaines qui lui sont étrangers, écorche certains termes, en utilise à mauvais escient. Quelques exemples relevés au fil des pages suffiront : les plongeons deviennent plongeants (p. 24 et 51); le pergélisol, pergisol (p.27); les linaigrettes, linégrettes (p. 40); la nuit polaire existerait en plein mois d’août – la Béringie, pont intercontinental maintenant disparu, devient le détroit de Béring pris par les glaces (p.45) ; confusion d’hémisphère avec l’évocation d’un après-midi d’été austral en Terre de Baffin (p. 47) ; les morceaux de glace détachés de la banquise ne sont pas tous des hummocks (p. 51) ; simplisme dans l’évocation des migrations de baleines entre le pôle Nord et la Patagonie (p. 60) ; confusion ou amalgame entre perceuse et fraiseuse, forets et fraises (p. 95) ; peau du phoque recouvrant une couche de cuir poilu (?, p. 108) ; méprises, vraisemblable entre cristallin et cornée (p. 110), entre grand corbeau et freux, ce dernier absent de l’Arctique (p. 129) ; amalgame entre banquise et calotte glacière (sic, p. 145), etc.

Bien qu’irritante cette série de bévues est rémissible ; ce qui l’est beaucoup moins, bien que chacun soit libre d’exprimer opinions et convictions, est la façon dont l’auteur s’exprime sur le tourisme polaire et les religions chrétiennes. Option masochiste du tourisme polaire bien souvent affichée par celles et ceux qui entreprennent un séjour en zone arctique (pp.74 à 76) ; or qu’ont fait Michel et Gaston Onfray durant trois semaines, si ce n’est une des nombreuses formes possibles de cette activité ? Séjour et/ou acheminement ayant d’ailleurs été organisé(s) par le meilleur opérateur français en la matière, comme l’atteste une photographie sur le rabat de la page 1 de couverture: le sigle de l’agence est bien reconnaissable sur la parka du père, une loupe permettant de lire nettement Grand Nord… – Une enfance chez les Salésiens l’ayant rendu anticlérical (p. 182), pour ceux qui ne le sont pas il est injurieux de nommer fariboles la crucifixion du Christ, l’immaculée conception, la consubstantiation (p. 84), de qualifier stupide une religion du renoncement (p. 122) ; cette rancoeur surgit là où on ne l’attend guère : dépeignant le drapeau du Nunavut, Onfray y retrouve… les couleurs du Vatican, une moitié jaune, l’autre blanche (p. 124) !

Ce qui précède ne doit pas vous détourner de la lecture du livre, intéressant par certaines approches et analyses originales, toutes articulées sur le Temps. Temps élémentaire : la rareté (temps géologique : la pierre – temps climatique : le froid – temps étendu : l’espace), Temps vécu : l’immobilité (temps vital : la survie – temps figé : la répétition – temps dissimulé : le rite), Temps détruit : la disparition (temps allogène : la colonisation – temps volé : la sédentarité – temps épuisé : le nihilisme), et deux pages pour coda : Sérénité (…)Apaisé, calme, serein, j’eus la certitude que ce voyage culminait là, dans le savoir que les corps cheminent vers une paix blanche, vers une sérénité confondue au temps du survivant : le dernier qui aime et subsiste tient les cordons de l’éternité. (Tiens, tiens… pas mal pour cet athée, ou celui qui prétend l’être !).

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Michel Onfray.

Janvier 2002, Grasset (Paris). Broché, couverture illustrée, 11,8 x 18,7 cm, 20 photos couleurs d’Alain Szczuczynski, 192 pages.

ISBN 2-246-62941-1.

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