LE PIÉTON DU GRAND NORD, première traversée de la toundra canadienne (1769-1772).

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LE PIÉTON DU GRAND NORD, première traversée de la toundra canadienne (1769-1772).

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Description

Voici rendue accessible à tous une version française d’un grand classique de la littérature polaire anglaise : A journey from Prince of Wale’s Fort in Hudson’s Bay, to the northern ocean undertaken by order of the Hudson’s Bay Company, for the discovery of copper mines, a North West Passage, etc. in the years 1769, 1770, 1171 & 1772, paru à Londres chez A. Strahan & T. Cadell en 1795.

Une traduction, jamais rééditée, parut en France en 1799. Elle est signée « LALLEMANT, l’un des secrétaires de la Marine », accompagnée d’une préface, hommage larmoyant à Lapérouse auquel Lallemant attribue le sauvetage du texte original ce qui pour n’être que partiellement vrai n’en est pas moins méritoire. Une copie s’en trouve à la Bibliothèque nationale de France.

Né en 1745, formé à l’école de la Royal Navy, Hearne s’engage dans la Compagnie de la baie d’Hudson qui détient le monopole du trafic des fourrures dans le Grand Nord canadien, privilège que lui dispute les Français. En mai 1769 il lui est demandé d’accomplir un voyage d’exploration par voie de terre au nord de Churchill dans le but d’accroître le commerce, de découvrir un passage du nord-ouest et de localiser des mines de cuivre. Trois tentatives furent nécessaires. L’expédition partie le 7 décembre 1770 atteint son but le 18 juillet 1771 ; Hearne vient de réussir la première traversée des Barren Grounds, les Terres stériles. Cinq mille kilomètres ont été parcourus à travers des terrains rocheux ou spongieux l’été, infestés de mouches noires et moustiques, rendant cette saison plus redoutable que les rigueurs de l’hiver. À cette époque, il n’est pas d’usage de s’appesantir sur ses états d’âme ou malheurs physiques ainsi que le font les pseudo-aventuriers d’aujourd’hui, à portée de caméra et de téléphone satellitaire. Lors des tribulations dans le froid, son courage se révèle d’autant mieux qu’il n’insiste pas sur les privations, s’adapte aux situations difficiles avec un pragmatisme désarmant, doublé d’humour même lorsque, parcourant journellement près de vingt milles, il faut se contenter d’une pipe de tabac et d’un verre d’eau à volonté. Le mythe du bon Indien écologiste en prend un sérieux coup : les Chipewyans dont il doit supporter la compagnie se révèlent voleurs, violeurs et assassins, massacrent parfois plus de proies qu’il ne leur en faut. Même son guide Matonabbee, envers lequel il se reconnaît redevable, n’échappe pas aux critiques. Ce dernier voyage avec ses huit femmes car nos femmes sont faites pour le transport des produits de la chasse ; une seule peut porter ou traîner autant que deux hommes. Elles dressent nos tentes, font et raccommodent nos habits, et nous tiennent chaud la nuit (…) Elles coûtent d’ailleurs très peu à nourrir pour l’ouvrage qu’elles font ; car, comme ce sont elles qui font la cuisine, elles se contentent, dans les temps de disette, de se lécher leurs doigts. À cela Hearne ajoute une vérité bien affligeante à dire, et qui ne prouve que trop le peu d’humanité de ces peuples, c’est que dans le temps de disette, leurs femmes ne sont comptées pour rien. On en voit beaucoup mourir de faim, tandis que les hommes sont dans une espèce d’abondance.

Pour cette nouvelle édition, ont été apportées quelques corrections concernant la faune arctique, les populations amérindiennes, quelques archaïsmes et lourdeurs de style, supprimés quelques passages dont la longue Description des principaux quadrupèdes qui se trouvent dans les parties septentrionales de la baie d’Hudson placée par Hearne à la fin de son récit, aujourd’hui obsolète. Toutefois les développements sur les « Indiens du Nord » et les « Esquimaux » ont été conservés ; ils représentent un document exceptionnel, demeurent pour les ethnologues une mine de renseignements. Productrice à France-Culture, auteur de divers ouvrages sur l’exploration de l’Amérique du Nord, Marie-Hélène Fraïssé n’a malheureusement pas soumis son texte à un naturaliste ; ce dernier lui aurait volontiers apporté les corrections que, à part l’heureux changement du mot daim en celui de caribou, elle n’a pas su faire. Pour classiques qu’elles soient, parfois répétitives, ces erreurs n’en sont pas moins irritantes. La fourrure des castors ne comporte pas de duvet mais des poils de bourre (p. 14) – Si les lapins n’existent pas dans l’Arctique canadien (p. 92, 175, 182, 194, 195, 234), les lagomorphes y sont représentés par deux espèces de lièvres : Lepus americanus et Lepus arcticus ; le mot lièvre se trouve pourtant utilisé aux pages 169, 170 et 233 – Élans et caribous portent des bois (osseux, caducs car tombant chaque année) et non des cornes (permanentes, formations mixtes comportant une cheville osseuse recouverte d’un étui corné) ; il y a ici confusion des deux (p. 192) – Mousses (bryophytes) et lichens (thallophytes) ne doivent pas être confondus ; la mousse épaisse et dure (…) dont (…) les roches un peu fortes sont couvertes (…) qui sert à la nourriture des naturels lorsque le gibier vient à leur manquer, qui bouillie (…) prend une consistance gommeuse est un lichen: la tripe de roche Umbilicaria hyperborea bien connue des voyageurs de l’Arctique (C’est en se nourrissant de ce lichen que l’équipe de John Franklin fut sauvée de la famine lors de l’expédition de 1819-1822).

Ces remarques faites, soulignons que ce récit n’est pas un banal carnet de voyage, il constitue l’une des premières pièces, sinon la première, de l’histoire du Grand Nord canadien ; à ce titre il a sa place dans toute bibliothèque polaire.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Samuel Hearne,

présenté par Marie-Hélène Fraïssé, mars 2002,

Petite bibliothèque Payot, Paris. Broché, couverture illustré, 11 x 17 cm, notes et glossaire, 288 pages.

ISBN 2-228-89579-2

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