Vingt-deux mois dans les glaces Survivre en Antarctique (1901 – 1903)

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Vingt-deux mois dans les glaces Survivre en Antarctique (1901 – 1903)

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Description

Cet ouvrage est le récit authentique de trois hivernages forcés, faits en 1901- 1903, sur la côte orientale de la Terre de Graham, par trois groupes de l’équipe du Suédois Otto Nordenskjöld, venus sur l’Antarctic, pour explorer les côtes de la péninsule Antarctique et de la mer de Weddell.

Ouvrage passionnant ! Le titre n’est en rien trompeur : quelque trente hommes, Suédois et Norvégiens, ont dû, à cause du naufrage de leur vaisseau l’Antarctic brisé dans les glaces sur la côte orientale de la Terre de Graham, survivre pendant presque deux ans, 1901-1903, se nourrissant de manchots et de phoques, et subissant un des pires climats de l’Antarctique, avant qu’on ait pu les retrouver et les sauver.

Les textes sont ceux de leurs chefs naufragés avec eux : Otto Nordenskjöld, J. Gunnar Andersson, C. Skottsberg et C.A. Larsen. Ils sont extraits de l’édition en français Au pôle antarctique parue à Paris en 1905, elle-même traduction par Charles Rabot, secrétaire de la Société française de Géographie, d’après l’édition en anglais Antarctica, two years amongst the ice of the South Pole parue à Londres en 1905, et celle-ci étant la traduction de l’original en suédois paru à Stockholm en 1904 Antarctic, två år bland sydpolens isar. Ce n’est absolument pas l’histoire de l’expédition suédoise au pôle Sud, partie de Göteborg en 1901 dans un contexte européen de rivalité scientifique, et peut-être de conquête, concernant les côtes encore mal connues du continent antarctique. En effet, à la même époque sont parties l’expédition anglaise de la Discovery avec Scott, l’expédition allemande du Gauss avec Drygalski, plus tard l’expédition écossaise du Scotia avec William Bruce, et même l’expédition française du Français avec le commandant Charcot. L’expédition suédoise ne fut pas envoyée par le gouvernement suédois, bien qu’elle ait reçu l’approbation du roi, et elle fut financée par le commandant lui-même : le docteur Otto Nordenskjöld (1868-1928). Celui-ci était le neveu de Adolf Erik Nordenskjöld, un Suédois d’origine russo-finlandaise qui, avec la Vega, avait ouvert la route maritime du nord depuis le Cap Nord jusqu’au détroit de Behring. Le nom de Nordenskjöld évoque les plus grands spécialistes polaires de la Suède à cette époque. L’équipe s’est trouvée scindée en trois parties : la plus importante, avec Nordenskjöld lui-même, a fait son camp d’hivernage sur Snow Hill, devant la Terre Louis-Philippe ; la deuxième partie s’est installée, plutôt mal que bien, dans la baie de l’Espérance, au nord de la Terre Louis-Philippe ; et la troisième partie, celle qui a fait naufrage avec l’Antarctic, devant l’île Joinville. Mais il est difficile de bien préciser où étaient ces campements (sauf celui de Snow Hill, qui subsiste de nos jours et qu’on visite), car, sous la menace de la fonte de la banquise et de la violence des ouragans, ils ont souvent changé de place. La cartographie dressée par les Suédois reste très imprécise, et correspond rarement à l’actuelle cartographie de source américaine. Une fois épuisées les quelques provisions alimentaires qu’on a pu sauver, la survie commence.

Il est probable qu’elle s’inspire du mode de vie des baleiniers de l’époque, qui souvent séjournaient deux ou trois ans dans les parages. Toute la ressource est trouvée dans les manchots et les phoques : non seulement viande, mais aussi chauffage en utilisant leur graisse, et chaussures et vêtements grâce à leurs peaux. On est surpris de voir que personne n’est tombé malade (sauf un seul, mort de phtisie peut-être, et de nombreux cas d’ophtalmie). Si la faim reste omniprésente, s’ajoutent les tempêtes presque continues d’une extrême violence, brisant les banquises, chassant les icebergs, et arrachant les abris. Cependant, jamais les recherches scientifiques n’ont été négligées, recherches sur la géologie, la paléontologie, la zoologie, la botanique, et même la biologie humaine. De Snow Hill, on part étudier l’île Seymour, qui fut appelée « la pierre de Rosette de la paléontologie », à cause de l’abondance des fossiles découverts et qui reste un excellent souvenir pour Nordenskjold (« j’ai rarement profité d’un séjour aussi agréable que sur cette île de l’océan antarctique », écrit-il). Des caisses et des caisses ont été préparées pour être rapportées et étudiées en Europe, car jamais personne n’a perdu l’espoir d’être retrouvé. D’ailleurs, voici un texte de Nordenskjöld lui-même : « Nous sommes condamnés à rester sur cette terre, pour combien de temps ? Nous avons des vivres, un abri, nous pouvons donc continuer le combat pour la vie et pour le progrès de la science… Nous ne devons plus compter, pour cette année, sur l’arrivée du navire, et je me décide à en faire part à mes camarades. Avec le plus grand calme, ils m’écoutent ; mon allocution terminée, pas une plainte, pas un mot de découragement… » Y a-t-il un « style antarctique » ?

Sans doute, car au moins dans le récit de Nordenskjöld, on trouve des moments de contemplation : « au-dessus de nos têtes brille un magnifique ciel clair, d’un fin bleu d’azur, il s’assombrit progressivement, la nuit vient, un ruissellement d’étoiles s’allume…dans l’ouest, une raie rouge sang sur laquelle les coupoles blanches et les falaises noires de l’île Lockyer se détachent, comme à l’emporte-pièce… ». D’autres passent leur temps en reconstituant leurs souvenirs d’enfance comme un puzzle : Les Trois mousquetaires et Le Comte de MonteCristo sont mis à contribution, des jeux d’échecs sont fabriqués avec n’importe quoi. La volonté de tous de ne pas créer de tension est remarquable : « plus nous apprenons à nous connaître, plus étroite devient notre intimité ». Là, perce certainement un certain style « antarctique » ; en effet, dans un autre passage, Nordensjköld évoque le temps de l’hivernage avec plus de réalisme alors que se profile la fin de la captivité : « le souvenir des anciennes mésintelligences s’efface dans cette bonne humeur retrouvée, c’est à qui se montrera le plus aimable, l’avenir nous apparaît en rose et le passé semble oublié, on ne fait, du moins, allusion aux bouderies d’autrefois que sous forme de plaisanteries. Nous aurions donné le change à un étranger ». Ce souci, inné, de ne pas faire peser sur d’autres, même en discours, ce que fut la dureté de la cohabitation forcée dans des conditions de survie épouvantables, est typique de ce genre de récit : une équipe soudée, pour le meilleur et pour le pire, voilà l’image que désirent laisser ces hommes – à nous d’imaginer la vérité… Quand arrive la libération, et que tous sont sauvés, ils éprouvent « un profond étonnement à la vue de la verdure, des arbres et des insectes qui bruissent et bourdonnent au milieu de la végétation ». Aventure extraordinaire… Peu connue, certainement à cause du caractère excessivement modeste, réservé, même introverti d’Otto Nordenskjöld, elle est supplantée, dans l’histoire des explorations polaires héroïques et tragiques, par l’épopée (même : l’odyssée comme elle fut qualifiée) de Shackelton et de l’Endurance en 1914. Deux hommes ne se ressemblant guère : Shackelton est flamboyant, et la fin de son récit reste inoubliable : « En souvenirs, nous étions riches. Nous avions percé l’apparence des choses. Nous avions vu Dieu dans ses splendeurs, écouté le message de la Nature. Nous avions atteint l’âme nue de l’Homme ». Nordenskjöld dit la même chose, mais avec tant de simplicité et de retenue : « Les souffrances endurées pendant notre séjour forcé s’effacent progressivement. Aujourd’hui, nos mémoires ne retiennent que les meilleurs moments qui ont éclairé la rude existence que nous avons menée au milieu des paysages grandioses de l’Antarctide. La dure réalité a cédé à la féerie du rêve ».

Gracie Delépine

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Trad. du suédois par Charles Rabot. Otto Nordenskjöld

éd. Paulsen, Paris – avril 2013 – couv.ill. – ill. en noir [reprise des photos parues dans l’éd. originale suédoise de 1904] – portraits, cartes – 336 p.

ISSN : 978-2-916-552-36-1.

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