Escales au bout du monde

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Escales au bout du monde

Prix : 45,00

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Description

Le Territoire l’attendait, Stéphanie et Bruno (tous deux membres de l’AMAEPF) l’ont fait.

Un très beau livre qui présente pour la première fois, l’ensemble des cinq districts dans toute leur diversité de paysages, d’aventures humaines et d’histoires contrastées. Jusqu’à ce jour, étaient disponibles des récits, des albums, des mémoires « grand public » avec les TAAF comme toile de fond. Des ouvrages plus ou moins exhaustifs, plus ou moins soigneusement édités. Mais l’ouvrage professionnel qui nous est proposé aujourd’hui, commandité par l’Administration sur la proposition des auteurs, ne leur est en rien comparable. Ce pavé (car il pèse tout de même 3,5 kg, un poids considérable pour certains membres vieillissants de l’AMAEPF) est présenté comme étant la somme du travail de Stéphanie Légeron et Bruno Marie qui ont fait leurs premières armes aux éditions du Baobab à Mayotte.

Un travail qui les a tenus deux pleines années disent-ils, je les crois sans peine. L’ouvrage se décline selon les districts accrochés aux parallèles, du plus chaud au plus froid, des Glorieuses (11° de latitude S) à la terre Adélie (67° de latitude S). On entérine ce choix. Chaque district, chaque île est une monographie en elle-même : carte, historique de la découverte, aventures d’un autre temps, caractéristiques propres (relief, faune, flore, activités éventuelles, sans omettre la pêche hauturière dans la ZEE, bref tout ce qui inclut aujourd’hui l’environnement et l’écologie) qu’accompagnent
des fiches rédigées par les responsables scientifique, technique ou administratif en charge effective des activités. À chacun son style, tous s’étant pliés de bonne grâce à l’exercice. Nous sommes dans le concret, une astucieuse façon de couper court aux susceptibilités éventuelles et de se tenir au plus près de l’actualité qui se construit. Ce cadre documentaire est accompagné de plus de 1 200 photographies, anciens documents comme vues nouvelles, souvent pleine page, prises selon des angles particulièrement originaux et percutants. On ne peut qu’admirer, aussi bien les gros plans impressionnants que les panoramiques aériens vertigineux qu’une toute petite poignée de privilégiés a été en mesure de voir.

Redécouverte garantie, même pour les plus blasés et les vieux routards de ces îles… Les animaux notamment, maintes fois pixélisés jusqu’à la banalité et la satiété, se redécouvrent, grâce au regard très neuf des auteurs et à la maîtrise de leur savoir-faire. Bien sûr, le tapis rouge a été déroulé par l’Administration des TAAF à ces découvreurs en Nikon : traversées sur le MarDuf et l’Astrolabe, avion et hélicoptère, séjours dans les bases et sur le terrain, permissions de circuler selon leurs envies, accompagnateurs qualifiés, équipements photographiques au top du numérique et gavés de pixels, téléobjectifs en batterie, météo favorable qui rend chaque chose sublime… rien n’aurait été possible sans tout cela. Mais de plus, il y a aussi le talent exceptionnel de ces deux reporters, l’essentiel en résumé. Un professionnalisme qui s’est exercé à la fois sur le terrain comme dans sa restitution par le livre. Ainsi, j’ai été accroché par certains clichés véritables tableaux et œuvres d’art riches en pixels. Ce n’est pas sans émotion que j’ai redécouvert les paysages de la péninsule Rallier du Baty (pages 254 à 258 pour ne citer que celles-là), entrevus pour la première fois, accrochés de nuages bas, giflés par le vent et qu’il fallait remonter à pied. Je constate que tout a beaucoup changé en 50 ans, notamment le recul spectaculaire des glaciers. Réchauffement climatique galopant oblige.

Ailleurs et pour beaucoup de nos camarades qui n’ont pas eu la possibilité de s’éloigner des bases, ce sera pour eux, une occasion de voyages intérieurs insoupçonnés. La partie historique est particulièrement soignée et riche, bien qu’elle soit large
ment connue, mais dispersée. Il reste encore de belles pépites à découvrir dans des textes qui, si mon intuition est bonne, ont subi la vigilante attention de notre camarade Pierre Couesnon. Un autre bon point est, en annexe, le pittoresque petit lexique taafien et la liste des administrateurs, histoire que les anciens puissent se recaler dans une lignée qui ne cesse de s’étoffer. Un très bel album serait peu de choses sans une mise en page en conformité avec son contenu. Dans un format quasi carré assez révolutionnaire, la présentation se veut moderne, allégée, divertissante, on saute sans effort de la vignette souvenir à la double page qui explose. La reproduction des clichés couleur est irréprochable, la juste nuance chromatique. Le jeu des polices d’écriture, des couleurs d’encre contribue également à la diversité devenue mot d’ordre politique. Cette analyse serait suspecte de complaisance s’il n’y avait quelques critiques à formuler. Ainsi il manque une évocation de la base scientifique franco-italienne Concordia au cœur du plateau antarctique, hors du « secteur » administratif proprement dit, mais tout de même ! Les auteurs n’ont pu la visiter, c’est un argument plus valable. Les cartes ne sont pas à la hauteur de l’ouvrage : grises, peu lisibles, une toponymie hasardeuse, on devrait mieux faire. La typographie de style calligraphique est plaisante, mais peu lisible et un trait plus épais satisferait des yeux fatigués. Certaines légendes se décryptent à la loupe, un accessoire à ajouter au poids du « pavé » et peut-être qu’un microscope serait nécessaire pour apprécier certaines vignettes de 16 cm² (la terre Adélie vue d’avion !) consommables en philatélie uniquement.

Peu de choses graves en somme. Oui, c’est un beau et bon livre que chacun d’entre nous aura plaisir à lire, archiver et consulter, à offrir pour faire rêver. On peut le considérer comme la première encyclopédie réunissant des terres apparemment disparates magistralement mises en valeur. Il pourra être présenté avec fierté au lendemain de la COP21, auprès des instances internationales, là où les TAAF font référence en matière de protection environnementale avec, cerise sur le gâteau, un chapeau de Nicolas Hulot. Oui, ce serait une bonne idée que cette Administration qui s’est engagée, qui a supporté financièrement et matériellement l’ouvrage, décerne à ses auteurs son Prix de l’Atelier des ailleurs, une récompense qui pour une fois, serait pleinement justifiée.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Éditions Insulae (la Réunion) – Janvier 2016 – 448 pages couleur – couverture rigide + jaquette couleur – plus de 1 200 photos – 65 portraits historiques et contemporains – 25 x 28 cm

ISBN : 979-10-95-523-10-9.

Présenté dans la Revue 78, p. 58.

En vente à la Boutique.

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