ULTIMA THULE, De la découverte à l’invasion

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ULTIMA THULE, De la découverte à l’invasion

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Description

Dix ans après la première édition proposée par Bordas, les Éditions du Chêne, Hachette-livre rééditent ce qu’il convient d’appeler un beau livre, recueil de documents, formidable muséographie de l’histoire polaire suivant le communiqué de presse. Selon l’auteur, ce livre se propose de retracer, à partir d’un haut lieu -Thulé- cent soixante-dix années de relations entre le peuple le plus septentrional de la planète et ses découvreurs, partis à la recherche du pôle Nord et de ses mythes.

Dès l’abord rappelons que l’aire considérée se limite au nord-ouest du Groenland. Ensuite il convient de séparer nettement la forme et le fond, l’appréciation étant radicalement différente pour l’une et l’autre.

La forme : cette édition s’est enrichie d’une trentaine de photographies et de planches en couleurs traitées en pleines pages, l’iconographie a quelque peu été accrue, parfois modifiée dans l’ordre, le cadrage et les tirages (inversions de sens, remplacement du noir et blanc par du sépia). La présentation des diverses biographies, sujets de la majorité des chapitres, a été homogénéisée ; des documents ont été déplacés ; les cartes d’itinéraires sont maintenant en couleurs et ont ainsi gagné en lisibilité. Tout ceci concourt a faire des conception graphique et réalisation une incontestable réussite.

Il n’est malheureusement pas possible d’en dire autant du fond ! L’auteur utilise une recette qui lui est coutumière, rodée dans les éditions successives des Derniers rois de Thulé, bon ouvrage dans son édition originale (1955), devenu peu à peu indigeste au fil des quatre rééditions par adjonctions répétées et ajouts non plus à caractère autobiographique mais hagiographique. Qu’on en juge : dès la page 2 de couverture, le cartouche de la carte contient une liste de 32 patronymes ; 20 sont différents, Malaurie se cite à six reprises – Pages 4 et 5: sa photo clôt une galerie de 11 portraits de conquérants du nord-ouest groenlandais – Le dernier chapitre, l’un des plus importants par son volume, a pour sujet J.M. et est signé de… J.M.

Bien qu’irritante, laissons de côté cette tendance constante à l’auto-célébration et dénonçons ce qui est plus grave. L’absence des mentions d’origine de la plupart des reproductions ne permet pas de remonter aux sources. Cette foisonnante moisson d’images et de textes, bien que séduisante, ne saurait être utilisée qu’avec circonspection. Malgré son aplomb et ses prétentions scientifiques, l’auteur, en abordant des domaines qui ne sont pas les siens, accumule les erreurs. Quelques exemples suffiront à convaincre. La légende de la planche d’oiseaux des pages 27 et 28 comprend sept noms vernaculaires suivis de leurs noms « savants » : pas un seul n’est correct. Tous les noms latins sont parés de fautes d’orthographe parfois dues au non respect des règles de nomenclature; l’oie des neiges est… un harle bièvre, le manchot papou… un manchot du Cap ou de Humboldt – Il en est de même pour le nom scientifique du boeuf musqué (p. 234), du mergule nain (p. 337). D’ailleurs, dans le tome 1 de Hummocks, le guillemot n’était-il pas déjà confondu avec le petit pingouin (p. 44) ? Page 296, le pavot arctique (Papavéracées, 4 pétales) est confondu avec le bouton d’or (Renonculacées, 5 pétales).

Une rédaction parfois maladroite peut induire en erreur : la malaria ou paludisme est une maladie virale et non transmise par un hématozoaire (p. 387) – le chill est le frisson, pas le blizzard (p. 384), etc.

Erreurs historiques aussi : en 1948-49 Malaurie n’était pas LE géographe des expéditions de Paul-Émile Victor (p. 336), dans ses écrits, PEV précise : (…) Malaurie a fait ses premières armes polaires aux EPF, Groenland 1948 : il était étudiant en géographie dans le groupe d’étudiants entourant Cayeux – Si les EPF ont bien été créées en 1947, Edgar Faure n’était pas alors ministre des Finances (p. 337) : André Philip était alors le ministre de l’Économie Nationale, Paul Ramadier étant président du Conseil.

Malaurie n’hésite pas à faire référence à un livre non publié mais sous-entendu comme tel lors de la sortie de cette édition d’Ultima Thulé (p. 387). Selon lui, la télévision (dont il est si friand en tant qu’acteur) persiste dans sa mission de désinformation, rend compte de l’Arctique comme si elle avait passé un contrat avec les sociétés d’écotourisme (p. 389). Écotourisme auquel il doit, sans le mentionner, d’avoir pu se rendre l’été 1995 dans les régions qu’il affectionne en compagnie de W. Herbert et de P. Schledermann (p. 5). Enfin, se place-t-il au panthéon  quand il parle (p. 391) des expéditions courageuses et ambitieuses des conquérants du pôle relatées dans l’ouvrage?

Un ouvrage dont l’équipe de fabrication mérite des fleurs et l’auteur, souvent, les verges.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Jean Malaurie.

Novembre 2000, Éditions du Chêne. Paris. Relié, toilé, sous jaquette illustrée, 24×34 cm, 700 illustrations, 400 pages.

ISBN 2-84277295-4.

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