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Informations sur la mission
La 53ème mission a
hiverné en 2003 sur l'île des Pétrels. Comme en 2001 et en 2002, cette
expédition comptait 5 femmes. Richard Gaud, le médecin assurait également les
fonctions de Chef de District.

(photo
hivernants 53ème mission, mai 2003)
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Le mot des hivernants
mars 2003
Mardi Gras
(photo
hivernants 53ème mission, mars 2003)
A
des milliers de kilomètres des événements internationaux et en total
déphasage avec ces derniers la vie de la base fut marquée, en ce mois de mars,
par les occupations ludiques, l'observation de la faune et... le travail. Le
bateau parti, la notion de solitude envahissante fut refoulée par l'approche de
Mardi gras. La recherche et la confection d'un déguisement furent un dérivatif
salutaire à toute épreuve. Le 4 au soir se côtoyaient des bretonnes, des
vaches, des champignons, des hippies " soixante-huitards ", une boy's
band et mêmes des manchots Adélie tout étonnés de se trouver en une telle
compagnie. Le réveil fut un peu difficile pour certains mais un nouveau
souvenir était accroché au chapelet que chacun aura la joie d'égrainer au
retour au milieu des siens. Le départ des manchots Adélie ne fut pas seulement
remarqué par nous. L'appel du ventre fit venir des léopards de mer et nombreux
furent ceux qui attendirent toute la journée, au bord de l'océan, le repas
agité et sanglant de ce vorace prédateur. L'arène était grandiose et les
" olé " des aficionados résonnent encore entre les rochers de
l'île. Des orques vinrent également côtoyer à prés de 20 mètres les côtes
de la base. Pas de sang cette fois, mais un véritable ballet nautique grandiose
et apaisant. Sans répit dans cette activité de la faune, les deux premiers
manchots Empereur arrivèrent le 12 mars faisant halte sur le Lion où nous
avions pu nous rendre en barque pour réparer du matériel, l'océan refusant de
geler. Bien rapidement le 17 arriva, la fête du " radio " se termina
en une simili soirée irlandaise avec des artefacts de bière et de whisky de
l'île " mythique ". Une occasion bien saisie pour réaliser une bonne
soirée, comme celle des anniversaires le dernier samedi du mois où les
échanges de cadeaux sont une preuve de l'imagination et de l'ingéniosité
générale. Avec des températures moyennes maximales et minimales de - 12,8 et
de - 7,6 et 24% d'excédent d'insolation, une banquise peu solide fut retenue
entre l'île et le continent laissant l'eau libre à 500 m au nord du Lion.
L'aubaine pour les Empereurs qui arrivèrent par petits lots de tous côtés se
regroupant pour certains entre le Lion et C.Bernard seul chemin praticable à
l'Est. Feront-ils les derniers kilomètres ensemble ? L'attente de la colonne du
siècle embrasa tous les espoirs, faisant couler beaucoup de salive pour
conjurer le sort et courir à toutes jambes pour voir s'ils étaient encore tous
là ! Nous veillons encore. Et le travail dans tout cela. Il est la trame de la
vie en ce lieu, caché, minutieux et efficace telle celle du beau tapis d'orient
dont nous admirons tous les beaux motifs. Entre les routines de surveillance ou
de relevés, les inventaires occupèrent tous les jours de ce mois en 31, qui
avec ses boulons, qui avec ses filtres à huile, qui avec ses démarreurs, qui
avec ses joints, qui avec ses composants électroniques, qui avec ses boîtes de
conserve, qui... Crayon à papier ou code barre à l'appui, chacun contribua à
la bonne marche de la mission, sans oublier la tâche devenue tellement
naturelle de ceux chargés de l'entretien constant des installations par tous
les temps. La fougue des intrépides, jeunes mais aussi moins jeunes a dû être
jugulée face à une banquise recouverte de neige fraîche et qui disait telle
la sirène : " viens, mais viens donc, tu verras, je tiens... " Les
premiers pas seront pour avril !