Louis de SAINT ALOÜARN, lieutenant des vaisseaux du Roy (1738-1772), un marin à la conquête des Terres Australes

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Louis de SAINT ALOÜARN, lieutenant des vaisseaux du Roy (1738-1772), un marin à la conquête des Terres Australes

Prix : 60,00

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Description

Ce livre à l’iconographie d’une grande richesse comble un vide, mérite une place dans votre bibliothèque malgré les réserves et regrets plus loin exprimés. Il est aussi une nouvelle preuve du manque d’audace de ceux considérés comme de grands éditeurs, commercialement s’entend. Les portes du large sont une jeune maison d’édition qui publie là son cinquième titre ; surtout régionaliste, sa production n’est pratiquement pas diffusée hors des cinq départements bretons. Elle mérite donc d’être soutenue en lui passant directement commande plutôt qu’à votre libraire habituel (dans ce cas vous sera consentie la gratuité de l’envoi franco).

16 janvier 1772 : la Fortune, commandée par Kerguelen, et le Gros Ventre, commandé par Saint Aloüarn quittent l’Isle de France, cap au sud. Le douze du mois suivant, Kerguelen charge Saint Aloüarn de faire reconnaître une nouvelle terre aperçue la veille. Vous connaissez la suite : les deux vaisseaux se perdent de vue, Kerguelen remonte au nord tandis qu’avec le Gros Ventre Saint Aloüarn poursuit la mission vers le nord-est. Arrivé en vue de la Nouvelle-Hollande (Australie occidentale) le 17 mars, il atterrit dans les parages du cap Leeuwin puis, lors d’une relâche plus au nord, prend possession des terres au nom de Louis XV. C’est ensuite Timor, Batavia, le retour à Port-Louis où l’on pensait le bâtiment perdu corps et biens. Malade, Saint Aloüarn meurt le 27 octobre avant d’avoir pu embarquer pour la France. Dès lors son nom et sa mémoire s’estompent.

Au XXe siècle, plusieurs expéditions partent à la recherche des instruments de cette prise de possession : deux écus d’argent et un parchemin enfermé dans une bouteille. Elles échouent jusqu’au 16 janvier 1998, avec celle organisée par le Français Philippe Godard et l’Australien Max Cramer, complétée par une mission des archéologues du Western Australia Maritime Museum (Perth). La presse mondiale, la Lettre s’en font l’écho.

Le livre présente donc deux volets : l’histoire de Saint Aloüarn, de sa famille, de son voyage austral, contée par son lointain descendant Tugdual de Kerros, suivie par celle de l’expédition franco-australienne dirigée par Philippe Godard, rapportée par lui. Il en résulte douze chapitres, dans lesquels sont insérés vingt-six textes de une à quatre pages, sur des sujets très divers : architecture navale, biographies, géographie, héraldique, manoeuvre, numismatique, ornithologie, philatélie, vexillologie, etc. S’il y en a ainsi pour presque tous les goûts et les âges, ce foisonnement hache le texte principal, déjà entrecoupé par de nombreuses illustrations en pleine page. La lecture des nombreux documents manuscrits est rendue laborieuse par le mode de reproduction : caractères clairs sur fonds diversement colorés (un seul est suivi de sa transcription : la dernière lettre de Saint Aloüarn). Cette remarque amène au choix des couleurs, lesquelles peuvent surprendre : la maquette étant australienne, leur sélection ne correspond peut-être pas aux goûts de l’Europe continentale. S’il existe un index des noms de personnes et de lieux, il n’y a pas de table des matières ou de sommaire digne de ce nom : à la page 13, ce dernier est une énumération des chapitres, numérotés mais sans indication de pages, numérotation non rappelée au début de chacun. Pas de table non plus, et donc d’indications de pages pour les vingt-six textes disséminés ici ou là ; ceci rend toute recherche ou retour fastidieux. Ce qui est qualifié d’origine des illustrations n’est qu’un crédit iconographique, ne permet pas de remonter aux sources.

Bien que regrettable, ceci est relativement anodin comparé aux imprécisions, quelques incohérences et trop nombreuses erreurs parsemant l’ouvrage. Celles-ci affectent peu les trois premiers chapitres et l’épilogue, dus à T. de Kerros. Le plus souvent elles concernent les légendes et notes de bas de page qui, supposées apporter précisions et compléments d’informations, devraient être particulièrement soignées par leur(s) rédacteur(s), l’éditeur ne pouvant être tenu pour directement responsable. Énumérons les premières puis les dernières, relevées au fil des pages :

Page 78, le prénom du graveur n’étant pas indiqué, impossible de savoir s’il s’agit de Nicolas Ozanne ou de son frère Pierre dont l’initiale est lisible au bas du dessin de la page 32 – Aberwrac’h (nom de navire, p. 68 et 263) devient Aber Wrac’h (toponyme) dans l’index – Le majestueux albatros de la page 137 est un albatros à sourcils noirs – Paumier de Gonneville dans le texte devient Paulmier de Gonneville en note (p. 125) – Sur la carte de la page 161 certains toponymes sont situés de façon vague ou erronée : Pointe de l’Arche, Le Monument, cap du Challenger (l’article est manquant) – Ajouter un trident (p. 272, en haut).

Passons aux coquilles : à de nombreuses reprises le o minuscule de océan Indien devient un O majuscule. Il faut lire : 1908-1909 et non 1808-1809 pour l’expédition du J.B. Charcot des frères Rallier du Baty dont seul Raymond a effectué deux expéditions à Kerguelen (p. 158-159) – Longitude et non latitude (p. 169) – Vexillaire (se rapportant aux drapeaux et étendards) et non sigillographique (qui a trait aux sceaux, p. 153) – Conserve ou conservez mais non pas conservé (p. 240) – Bossoir et non boissoir (p. 280) – Aigle bicéphale et non aide (Armoiries de Ternay, p. 300) – Circumnavigation et non circum navigation (p. 305) – Bouvet de Lozier et non du Lozier (p. 314) – Supprimer le second pousser (p. 351, 19e ligne) – À compter de la page 210 il faut ajouter une unité aux numéros des notes 16 à 25 – Dans l’index, pour un même nom propre, les renvois aux textes ne distinguent pas toujours patronymes, toponymes et noms de navires (ex.: Leeuwin); il y a des doublons tels Pingré (abbé) et Pingré Alexandre, Poissonnier (Pierre) et Poisonnier-Desperrières, Rouille (Antoine) et Rouille de Jouy.

Les erreurs concernent surtout la botanique et la zoologie : les algues qualifiées de Macrocystis pyrifera, pourtant bien reconnaissables, sont des Durvillea antarctica (p. 133). À plusieurs reprises il faut lire Acaena et non Acoena (p. 162, 164, 165) – Pour l’auteur seulement deux espèces de pinnipèdes fréquentent Kerguelen : l’éléphant de mer et l’otarie signalée comme étant Arctocephalus tropicalis c.-à-d. l’otarie d’Amsterdam ou otarie à fourrure subantarctique plutôt qu’Arctocephalus gazella ou otarie de Kerguelen alias otarie à fourrure antarctique (p. 130). Dans la même note de bas de page, et ailleurs (p. 164), alors qu’il prétend clarifier, il est patent que P. Godard connaît bien mal la faune de ces régions, confondant (presque) tout, du moins les deux sous-familles d’otariidés : otaries à crinière (lions de mer) et otaries à fourrure (ours de mer) – La légende d’une gravure tirée des Mémoires du capitaine Péron étaye cette idée : à cause d’un cadrage malheureux, le « tigre de mer » (léopard de mer, bien reconnaissable) absent de la reproduction est signalé au premier plan à gauche, quant aux manchots impossible(s) à identifier la présence d’aigrettes permet de dire au moins qu’il s’agit de gorfous (p. 146) – Le Chionis de la photo (p. 148) est un Chionis alba, inféodé à la péninsule Antarctique et aux îles de l’arc de Scotia, non pas un Chionis minor, le petit bec-en-fourreau justement nommé deux pages plus loin – Les lions de mer, des vrais ceux-là, présentés à la page 156 n’appartiennent pas à la faune des îles subantarctiques – Trois espèces seulement de manchots nicheraient à Kerguelen : royal, papou, gorfou doré ou macaroni, confondu avec le sauteur (p. 164) – Les Alcidés, espèces boréales, ne se rencontrent pas seulement sur les rivages atlantiques (p. 165) – Le sable blanc sur lequel déambulent des manchots royaux n’est certainement pas celui d’une plage des Kerguelen (p. 166) – Noms d’espèces et de famille sont allègrement massacrés dans le Tableau récapitulatif des oiseaux de la page 167 : à 8 reprises Procellariidae est écrit Procellariiadae, Catharacta skua lönnbergi est amputé de skua, Diomedea exulans devient Dionnedea et Pelecanoides urinatrix P. urmatrix, le D majuscule de Prion de la Désolation est écrit en minuscule – Le manchot dénommé pingouin-fée (Fairy-penguin ou Blue penguin) est le manchot pygmée (p. 176).

Cette longue énumération n’aurait pas été entreprise si le livre manquait d’intérêt, elle ne doit pas être prise pour de l’acharnement. Malgré ses imperfections, probablement imputables à l’un des auteurs, souhaitons à cet ouvrage la plus large diffusion possible. Signalons que Les Portes du large feront paraître dans les mois qui viennent, si ce n’est pas déjà fait lorsque vous lirez ces lignes, une traduction de la biographie de Marion Dufresne, An Officer of the Blue, écrite par Edward Duyker, éditée en 1994 par les Presses de l’Université de Melbourne. Affaire à suivre.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Philippe Godard et Tugdual de Kerros.

4e trimestre 2002, Éditions Les Portes du large (34 rue Frédéric Le Guyader, 35136 Saint-Jacques-de-la-Lande). Relié en skivertex sous jaquette illustrée, 28 x 21 cm, 443 figures et hors-texte, la plupart en couleurs, nombreux plans et cartes, index des noms de personnes et de lieux, 364 pages.

ISBN 2-914612-08-7.

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