La seconde tentative du ``Commandant-Charcot``

(Article paru dans Marine Nationale Mer et Outremer N° 64 du 15 février 1950)

La seconde tentative du « Commandant-Charcot » pour atteindre la Terre Adélie vient d’être couronnée de succès. Rappelons que le « Commandant-Charcot » est un ancien mouilleur de filets de la Marine américaine acheté en 1947 par le Ministère de la France d’Outre-mer pour le compte des Expéditions Polaires Françaises, dirigées par M. Paul-Émile Victor. Le navire a été adapté à la navigation dans les régions polaires par les arsenaux de Cherbourg et de Brest. Armé par la Marine nationale, il est commandé par le Capitaine de vaisseau Douguet, qui a sous ses ordres un état-major de neuf officiers et un équipage de trente-neuf hommes..

L’expédition polaire est composée de M. André Liotard, son chef, et de ses dix coéquipiers.

Le « Commandant-Charcot » a quitté Brest le 20 septembre 1949 et, après avoir fait escale à Dakar, Durban, l’île Saint-Paul et Melbourne, est arrivé le 8 décembre à Hobart où le matériel laissé à la fin de la dernière expédition a été réembarqué.

Le 20 décembre, le bâtiment appareillait de Hobart et après avoir recherché pendant quinze jours un passage au milieu des glaces qui entourent, à partir du 65e degré de latitude sud, les terres australes, le Capitaine de vaisseau Douguet atterrissait le 15 Janvier devant la terre du roi George V. Le lendemain, après avoir parcouru quelques dizaines de milles en direction de l’ouest, il se trouvait devant le cap de la Découverte, reconnu cent dix ans plus tôt par Dumont d’Urville, et mouillait à 1 mille de terre.

Tandis que les messages de félicitations parvenaient de toutes parts à l’expédition, le débarquement de la mission Liotard était aussitôt commencé. 250 tonnes de matériel comprenant en particulier un poste de T.S.F. assez puissant pour communiquer directement avec la métropole, des appareils de mesures de haute précision, du bois pour la construction des baraquements, des vivres pour plusieurs années, étaient aussitôt débarquées vraisemblablement le long d’un quai naturel de glace.

Le débarquement est interrompu de temps à autre par le vent dont les rafales ont dépassé souvent la position limite de l’aiguille de l’anémomètre du bord. Aussitôt le débarquement terminé, le « Commandant-Charcot » s’est mis à la recherche d’un nouveau passage à travers les glaces, tandis que la mission polaire prépare ses quartiers d’hiver, d’un hiver de douze mois où ses relations avec le monde extérieur seront limitées à des contacts radio.

Ainsi le « Commandant-Charcot » a mené à bien sa mission en réaffirmant la souveraineté française sur la Terre découverte en 1840 par Dumont d’Urville et en mettant à pied d’œuvre la mission polaire de M. André Liotard. II n’était pas inutile que, par ce succès, la France témoigne qu’une grande nation peut encore se consacrer à des missions pacifiques.

J. C.

Quelques photos du « Commandant-Charcot » en Terre Adélie

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(document archives Georges Gadioux) Le "Commandant-Charcot" après une tempête.
(document archives Georges Gadioux) Mise à l'eau de l'hydravion permettant de rechercher un passage dans la banquise.
(document archives Georges Gadioux) Le "Commandant-Charcot" à quai, le long de la banquise

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