Fin de la rotation OP4-2021
Fin partielle de la rotation OP4-2021
Tout voyage connaît un départ et une arrivée. Le retour à la Réunion est effectif, nous avons accosté ce matin 29 décembre 2021 à 7 h 30.
Il signifie la fin d’une boucle de 10 000 km au cœur de l’océan indien, puis austral, qui aura duré 30 jours, dont 23 jours en mer à 16 nœuds de moyenne. Et 7 jours sur la terre ferme.
Le Marion Dufresne est un bateau qui participe à chaque rotation de l’écriture du récit des Terres australes et antarctiques françaises. Polyvalent à propulsion électrique, il génère sa propre eau potable à partir de l’eau de mer et mène aussi de nombreuses missions océanographiques au cours desquelles, il sonde, il fore, il explore les fonds marins…
L’opération OP4-2021 aura permis d’assurer le ravitaillement (alimentation, énergie, équipement technique ou scientifique…) et la relève des personnels de 4 districts austraux.
La réussite d’une logistique si complexe est le fruit du travail coordonné de l’équipage du Marion Dufresne dont la partie malgache nous a gratifiés de leurs chants de Noël, du pilote et du mécanicien de l’hélicoptère, des personnels TAAF du service technique et de la réserve naturelle, des logisticiens de l’IPEV.
Elle n’est pas tout à fait achevée, le Marion repart approvisionner Tromelin en eau, les réserves sont trop basses pour la mission place, elles ne permettraient pas d’attendre jusqu’au prochain ravitaillement. Ainsi, les passagers ont été débarqués, seule une partie des personnels TAAF est restée pour accomplir cet ultime effort.
Beaucoup d’émotion durant OP4-2021 pour le représentant de l’amaepf
Sur un plan personnel cette rotation m’aura offert une parenthèse enchanteresse loin de la crise sanitaire, sans masque, à découvrir des îles ou des sites que je n’avais pu visiter lors de mon hivernage dans les Terres australes et antarctiques françaises en 2008-2009, à vivre des moments intenses d’émerveillement face à la beauté crue de la nature, à apprendre chaque jour au côté de scientifiques français, belges, canadiens, italiens, éminents spécialistes de leurs domaines, passionnés et passionnants, assistés dans leurs programmes de recherche par une jeunesse à l’enthousiasme rassurant pour l’avenir.
Le pèlerinage à Port-aux-Français sur les brisées de mon hivernage déclencha une décharge émotionnelle intense et a mis en exergue l’évolution des règles de gestion et de fonctionnement du district.
Il y eut de belles rencontres humaines. J’ai fait le plein de souvenirs pour les prochaines années…
Quel bilan pour l’amaepf ?
L’accueil logistique réservé au représentant de l’association a été parfait. Une cabine individuelle était réservée pour l’association et, à lorsque cela a été possible, l’amaepf a été convié à participer aux opérations, à descendre sur les districts où à y dormir selon les conditions météo. Force a été de constater que les bases étaient pleines, une conséquence de la crise sanitaire, qui avait freiné le déroulement des programmes.
La vaccination ayant permis de mieux contrôler la situation a conduit tous les laboratoires de recherche à essayer de rattraper le temps perdu et à envoyer des moyens humains supplémentaires dans les districts austraux.
Nous étions plus de 140 sur base à Port-aux-Français, seuls 9 couchages étaient disponibles à Amsterdam.
Dans ces conditions, l’association a été privilégiée dès que les priorités comme la maintenance des équipements météorologiques par les techniciens, l’audit du système Galileo ou encore l’accueil des journalistes furent assurées. Ainsi, j’ai pu découvrir Tromelin.
Une communication nécessaire
La parole nous a été donnée pour une présentation longue de l’amaepf et des échanges avec les participants. Une première fois sur le Marion Dufresne et une seconde aux Kerguelen. L’audience cumulée de ces deux temps forts a dépassé la centaine de participants. À chaque fois, la séquence s’est prolongée par le pot de l’amitié.
La brièveté du passage à Crozet ou à Amsterdam et l’absence de résidence sur le district n’a pas permis de raout collectif, impossible en cours de journée en même temps que les opérations de ravitaillement. Cependant, les échanges individuels furent l’occasion d’évoquer l’existence de l’amaepf et de lancer des appels à l’adhésion.
Le constat est qu’il y a un manque de notoriété de l’association auprès des hivernants qui ne font pas toujours le lien entre la Revue australe et polaire (RAP) et l’amaepf. Les Réunionnais rencontrés qui collectionnent les missions quant à eux n’avaient pas connaissance de l’existence de représentant sur leur île.
Aussi, il m’a semblé que le travail d’information effectué lors de cette OP4-2021 n’est pas inutile. Certaines des personnes rencontrées m’ont dit qu’ils allaient adhérer, nous verrons bien si ces bonnes résolutions passent le cap de la première semaine de janvier…
Les relations avec le directeur de cabinet ont été cordiales et respectueuses, comme se doivent de l’être celles de partenaires qui partagent des objectifs communs.
Puissions-nous encore longtemps maintenir la présente d’un représentant de l’association lors d’une opération de ravitaillement !