Tromelin : première étape !

Première étape de la rotation : Tromelin, où nous sommes arrivés jeudi après-midi 2 décembre vers 16h, à ma plus grande joie ! Lors de mon hivernage, que ce soit à l’aller et ou retour, cette destination ne faisait pas partie de l’itinéraire !  Un avion ravitaillait l’île et effectuait la relève des personnels.

Tromelin et son histoire

C’est un îlot corallien de 1,7 km de long sur 700 mètres de large, en forme d’amande, qui fait partie du district des îles Éparses situé à 560 km au nord-ouest de la Réunion non loin de Madagascar. La France par l’administration des Taaf y maintient une présence essentiellement scientifique en dehors de la souveraineté. Des colonies d’oiseaux marins s’y développent, des tortues marines viennent parfois y pondre.

Ce caillou perdu dans l’océan Indien est chargé d’une histoire lourde qu’Irène Frain a relatée dans un roman : les naufragés de Tromelin, que j’ai lu et qui m’avait passionné. Le talent de l’écrivaine y étant sûrement pour quelque chose.

En 1761, une flûte de la Compagnie française des Indes orientales transportant une cargaison d’esclaves s’échoue sur l’île ; on peut encore apercevoir l’ancre sur la plage. 80 esclaves survivront parmi les naufragés et seront abandonnés par l’équipage reparti dans une embarcation bricolée par eux vers Madagascar en promettant de venir les chercher. 15 ans après, un navire français commandé par l’enseigne de vaisseau de Tromelin récupère 8 survivants : 7 femmes et un enfant.

Des fouilles archéologiques y ont été menées pendant plusieurs années sous le patronage des TAAF et de l’UNESCO.

La nature est hostile dans ces parages, les vents sont violents, les cyclones passent par là et peuvent déclencher une la houle dont les vagues vont recouvrir l’île. Ces conditions difficiles expliquent pourquoi, il est particulièrement complexe de mener des missions scientifiques, les inventaires de la faune et de la flore demeurent non exhaustifs.

Descendre à Tromelin

Tout le monde n’a pas pu descendre à terre, la base souffre d’une pénurie d’eau.  Ainsi, seuls les personnels de relève et les permanents des TAAF ont pris place dans l’hélico pour les premières rotations. Deux journalistes, un de France TV et l‘autre du Figaro  qui est accompagné d’une photographe suivent la rotation OP4. Ils ont été bien naturellement autorisés à séjourner sur Tromelin, le temps du ravitaillement.  Ce qui promet de beaux reportages qui seront diffusés sous divers formats via leur media respectif. Votre obligé, es représentant de l’amaepf malgré le prestige de son ambassade est resté sur le pont, le premier jour, mais a été convient à se rendre sur l’île le deuxième jour. Quelle chance diront certains !

Il a fallu d’abord passer par le sas de décontamination. La biosécurité est un impératif de toute réserve naturelle. Aujourd’hui, les TAAF y consacrent un poste à temps plein.

Le responsable Biosécurité est présent sur le Marion Dufresne, qui a équipé une salle afin d’éviter que les personnels quels qu’ils soient, lorsqu’ils descendent sur les districts importent des agents pathogènes, des graines d’espèces végétales exogènes, des larves ou des œufs d’espèces animales.

Dès l’arrivée sur le Marion Dufresne, un réunion d’information est organisée au sujet de la biosécurité. Au cours de celle-ci,  il est dit que l’on ne vous laissera pas prendre l’hélico si vos affaires ne sont pas passées par la décontamination. C’est aujourd’hui, un processus obligatoire qui engage chaque passager.  Il faut s’enregistrer à l’aide d’une tablette lorsqu’on a achevé le processus.

J’ai aspiré mon sac à dos, les poches de mon bermuda et nettoyé soigneusement mes chaussures que j’ai laissées sécher toute la nuit.

Sur Tromelin

Ainsi, en me pliant à ce protocole nécessaire, j’ai pu descendre à Tromelin,  sur l’île aux oiseaux devrais-je dire.

Le soleil cognait dur, crème solaire, casquette et bouteille d’eau furent obligatoires pour éviter l’insolation et la déshydratation.  D’abord, un rapide vol en hélicoptère jusqu’à la DZ, puis une courte (20 mn) marche jusqu’à la base ou 3 personnes séjournent en permanence pour 3 mois avant d’être relevées. L’appareil photo n’arrêtait pas de cliqueter. C’est magnifique la nature, quelle belle mission que de préserver la biodiversité ! Les espèces présentes sur l’îlot se laissèrent tirer le portrait sans cabotinage, ce sont des stars, mais elles restent accessibles.

La peau brûlait un peu, la survie a dû être un combat quotidien pour les esclaves rescapés du naufrage. La case des Malgaches est construite sur l’emprise de leur ancien camp. Nous avons été accueillis par des agents du service environnement des TAAF. Ils nous emmenèrent faire le tour du caillou. Durant deux bonnes heures, ils partagèrent leur savoir sur la faune et la flore de l’île. Ce fut captivant. Nous nous sommes arrêtés devant le forage qui avait permis aux naufragés de trouver de l’eau potable. Puis, ce fut le retour au camp de base où un repas et une belle surprise m’attendaient.

Le chef de mission de Tromelin était un ancien hivernant de ma mission à Kerguelen en 2008-2009. Il me donna du chef de district. Mais, ce temps est bien révolu et nous avons convoqué simplement les souvenirs.

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