Un marin malouin à la découverte des mers australes

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Un marin malouin à la découverte des mers australes

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Description

C’est à un historien australien professeur à l’université de Sydney, bien connu de tous ceux qui s’intéressent en France à la découverte des îles australes au XVIIIe siècle, que nous devons cette biographie complète de Marion Dufresne. Jusqu’ici, nous n’avions, en français, que de nombreux articles ou des chapitres dans des ouvrages plus généraux, mais pas de somme semblable à celle-ci, pour laquelle l’auteur a cherché, et souvent découvert, de très nombreuses archives, qu’il cite : en plus du Fonds Marine des Archives nationales de Paris, des différents Départements de la Bibliothèque nationale de France à Paris, des Archives départementales de Nantes, Rennes, Saint-Malo, Brest, Lorient, La Rochelle, Rochefort, mais aussi de la British Library, et encore de Maurice (autrefois île de France), d’Australie, d’Afrique du Sud, de Nouvelle-Zélande et de dizaines d’autres fonds. Armé de toutes ces munitions, il reconstitue l’origine malouine de Marion Dufresne et sa formation d’« officier bleu » : à ce sujet, il fait de lui une comparaison assez surprenante avec le capitaine James Cook, un marin sorti lui aussi de la condition de la marine marchande, et lui aussi ayant trouvé une mort semblable assassiné dans une île du Pacifique à la suite d’une incompréhension avec les indigènes. Marion Dufresne fit son apprentissage de commandant de marine en servant d’abord comme corsaire contre les Anglais. Son premier brillant exploit, en 1746, fut d’aller rechercher en Écosse le Prince prétendant Charles Stuart poursuivi par les Anglais après sa défaite de Culloden, et de le ramener en France, à Roscoff, en traversant les escadres anglaises dans la brume. En 1759, Marion Dufresne participe à la bataille navale dite des Cardinaux, devant Quiberon, contre les Anglais ; la marine française est vaincue, de nombreuses unités sont détruites, et les autres forcées à s’enfermer dans l’estuaire de la Vilaine sous le commandement de Marion Dufresne. E. Duyker raconte tout cela avec beaucoup de détails, l’histoire est assez confuse et tous les extraits de correspondances et de journaux de bord cités montrent une grande indécision dans la marine française. Puis, entrant au service de la Compagnie des Indes orientales, il arrive à l’île de France (aujourd’hui Maurice). Il est amené, après bien des péripéties relatées encore en détail par E. Duyker, à faire relever et explorer les actuelles îles Seychelles, alors désertes, en 1768, étant ainsi à l’origine de la plupart des noms encore en usage. Marion Dufresne pense alors devenir lui aussi un colon, au moins à l’île de France où il acquiert une concession importante, mais qu’il n’exploitera pas. Il sait, en effet, que la Compagnie des Indes est en train d’être liquidée, et qu’il lui faut chercher une nouvelle position. C’est à ce moment-là que se présente l’opportunité, racontée souvent, de ramener à Tahiti le sauvage Aoutourou que Bougainville avait fait venir en France avec lui. Marion Dufresne propose aux gouverneurs de l’île de France de se charger de ce retour, mais en même temps d’aller rechercher plus au sud la terre australe mythique objet des supputations de tous les savants européens. Les gouverneurs de l’île de France, Pierre Poivre et Maillard, font un contrat avec lui : ils lui fournissent les bateaux nécessaires, l’avitaillement pour tout l’équipage, lui promettent de faire payer les soldes à son retour, contre quoi Marion Dufresne s’engage à découvrir des terres nouvelles et à faire profiter l’île de France des immenses richesses qui ne manqueront pas, pensent-ils tous, d’être rapportées. L’expédition de Marion Dufresne n’est donc pas ordonnée par le gouvernement français, les bateaux et les officiers ne sont pas dépendants de la marine royale, la Compagnie des Indes, qui n’existe plus depuis 1769, ne la cautionne pas : si elle échoue…mais les contrats faits en bonne forme ne le supposent même pas… Avec deux bateaux, le Mascarin et le Duc de Castries, l’expédition part en 1771 ; en 1772, elle découvre, dans un climat épouvantable, les actuelles îles Marion, Prince-Édouard et Crozet, et le lieutenant Julien Crozet débarque même sur l’actuelle île de la Possession. Dans la tempête, les deux bateaux s’abordent (à qui la faute ?), ils décident de fuir vers l’est. C’est alors qu’ils arrivent en Tasmanie, dite la terre de Van Diemen, explorée en même temps sans qu’ils le sachent par les bateaux de James Cook. Là, ils découvrent des aborigènes qui les étonnent énormément. Puis ils vont encore plus à l’est, ils cherchent un point où faire de l’eau et où trouver des arbres à couper pour réparer leurs mâtures. Ils arrivent dans la fatale anse ou baie des Assassins, sur la côte nord-ouest de la Nouvelle-Zélande. Les incidents minuscules, les événements apparemment anodins qui assaillent équipages comme officiers, sont racontés par E. Duyker avec un détail étonnant, jour après jour, d’après toutes les pièces d’archives et les échos qu’il a pu retrouver. L’ensemble est assez confus, mais la situation devait être en fait très confuse, et il semble bien que chacun veuille se dédouaner. Le premier à n’offrir aucune excuse aux yeux des survivants, n’étant plus là pour se défendre, est Marion Dufresne : en effet, il est mort avec certitude, le 12 juin 1772, massacré et sans doute victime des rites anthropophagiques des indigènes maoris, et plus d’une dizaine de marins ont subi le même sort. Les lieutenants Crozet et Du Clesmeur s’enfuient avec le seul bateau capable encore de naviguer et reviennent à l’île de France le 7 mai 1773, par une autre route. Alors commence un très long contentieux, pour le règlement des pertes. Quant à la solde due aux équipages, le lieutenant Du Clesmeur effectue des démarches à l’île de France comme en France jusqu’à la Révolution, sans succès on s’en doute. À tous points de vue, l’expédition est alors un échec complet. Plus de deux cents ans plus tard, qu’en reste-t-il ? D’abord, toutes les remarques faites par Marion Dufresne et ses officiers sur les aborigènes d’Australie d’une part, et sur les Maoris de Nouvelle-Zélande d’autre part, sont des témoignages de grand intérêt sur ce qu’on appelle « les
premières rencontres » : les indigènes n’étaient peut-être pas aussi surpris que les Européens, ils en avaient déjà vus des hommes blancs, mais l’incompréhension réciproque était totale. Les massacres de Marion Dufresne, comme plus tard de James Cook, ne sont pas des meurtres dans le sens que nous donnons à ce mot ; mais quel sens alors lui donner ? Les réponses ne sont jamais sûres, trop dépendantes de notre civilisation. Ensuite, Marion Dufresne, par son courage et sa science de marin aventureux, a non seulement découvert en effet des terres nouvelles, dans des conditions terribles, mais cela a permis, plus tard, à certains pays européens d’en revendiquer la souveraineté : la Grande-Bretagne sur les îles Marion et Prince-Édouard en 1947, la France sur l’archipel des Crozet en 1924. L’ouvrage d’Edward Duyker est beau. On peut cependant regretter l’absence de précisions, surtout historiques, et des manques curieux dans la bibliographie, il est vrai que celle-ci est d’abord anglo-saxonne. Mais on eût aimé voir mentionné l’ouvrage important de Martin-Allanic « Bougainville navigateur et les découvertes de son temps » (2 vol., 1964), ouvrage qui n’est en rien dépassé. De plus, la correction du français, le bon usage des mots, laissent souvent à désirer ; mais la compréhension du texte n’en est jamais obscurcie. Marion Dufresne doit-il être mis au rang des grands hommes français, australiens, néo-zélandais ? « No man is an island, entire in itself , he is a piece of the Continent » : il appartient au monde.* *John Donne : « aucun homme n’est une île à lui seul, il est une partie de la Terre » (1624)

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

Edward Duyker, avant-propos de Maurice Recq, Frank Horner

Éd. Les Portes du Large – broché, couverture illustrée – 2e trimestre 2010 – 16 x 24 cm – cartes et illustrations N et B – glossaire, 4 annexes, index des noms de lieux, bibliographie, table des illustrations – 352 pages –

ISBN : 978-2-914612-14-2

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